Jules Amédée Barbey d’Aurevilly est un écrivain prolifique et pluridisciplinaire : Romancier, nouvelliste, essayiste, poète, critique littéraire, journaliste, dandy et surtout polémiste.

D’une plume souvent trempée au vitriol, il est le témoin du 19ème siècle, au cours duquel il se fera plus d’ennemis que d’amis. Ses revirements politiques et religieux poussés à l’excès lui attireront les foudres de tous au point qu’il n’a pas été jugé digne aujourd’hui de figurer dans le « Lagarde et Michard » !

Ce « connétable des lettres, ce « roi des ribauds » ou encore « Sardanapale d’Aurevilly », comme le surnomment ses compagnons de débauche, mérite cependant que l’on s’attarde particulièrement sur sa littérature régionaliste.

Puisée aux sources de son enfance normande, l’inspiration de Barbey s’épanouit dans le fantastique et le surnaturel. Il y déploie une œuvre d’une grande originalité dans laquelle il restitue avec minutie le conformisme des villes et l’obscurantisme des paysages reculés des landes, des côtes et tourbières du Cotentin.

Barbey plonge le lecteur dans un univers insolite et ambigu où la transgression est souvent présente, ce qui a valu à son auteur d’être taxé d’immoralisme. L’auteur se défend en disant que son but est de montrer « non seulement les ivresses de la passion mais aussi ses esclavages ».

Vilipendé, tant par la gauche révolutionnaire qui le taxe de calotin, que par la droite catholique ultramontaine qu’il offusque souvent, Barbey d’Aurevilly n’en reste pas moins pour le Cotentin un témoin littéraire exceptionnel de sa région au même titre qu’un Maupassant ou un Pagnol.

Face à l’indifférence d’un trop vaste public, sa modernité de ton et sa sincérité, sa liberté de parole et d’allure lui donnent aujourd’hui la revanche qu’il mérite.

Autour de la vie trépidante de Barbey d’Aurevilly, de ce personnage hors normes, Geneviève Rouet propose d’illustrer cette causerie par des extraits de « Une vieille maîtresse », « l’Ensorcelée », « le Chevalier Des Touches », « Un Prêtre marié », « Les Diaboliques », « Une Histoire sans nom ».

    Entrée libre                      Durée : 1h10